1956.
En 1956, la Bel Air reçut un lifting avec une grille de calandre plus large et plus conventionnelle, afin de plaire aux clients qui n'appréciaient pas l’inspiration Ferrari du modèle de 1955. Un traitement de la caisse en deux tons et des passages de roues avant et arrière complétaient le « Speedline restyling ». De simples blocs lumineux à l’arrière incorporaient feux de position, feux rouges et feux de recul, et celui de gauche permettait le remplissage du réservoir d'essence, une idée reprise des Cadillac. Parmi les sept modèles Bel Air, on trouvait la nouvelle Sport Sedan : une quatre portes sans montant à toit rigide qui avait une superbe allure toutes fenêtres ouvertes et permettait une entrée facilitée vers les places arrière. La production de la Sport Sedan dépassa les 103 000 exemplaires, comparativement aux 128 000 exemplaires de la version Hardtop deux portes. Le voluptueux break deux portes Nomad couronnait le tableau des prix à 2 608 $, mais désormais dépourvu des finitions du modèle original il présentait le même intérieur et les mêmes roues arrière que les autres Bel Air. Seulement 7 886 Nomad furent produits. La moins chère des Bel Air était la Two Doors Sedan à 2 025 $. Les ceintures de sécurité (Popular Mechanics rapporta que seulement 7,4 % des propriétaires commandèrent des ceintures de sécurité) et un tableau de bord rembourré étaient disponibles. Cette grosse voiture pouvait même recevoir le bouillant moteur 225 ch de la Corvette. En 1956, la documentation commerciale proposait une capote automatique avec capteur de pluie en option, la même qui avait été installé pour la première fois sur le concept-car Le Sabre 1951 (en). Cependant, on pense qu'elle ne fut vraisemblablement jamais installée sur une voiture de série.
1957.
En 1957, la cylindrée du moteur passa de 4,3 à 4,6 L avec l'option « Super Turbo Fire V8 » produisant 287 ch (211 kW) grâce à l'injection mécanique continue (closed loop). Mais ces voitures dites « fuelie » sont assez rares, la plupart des Bel Air ayant été équipées de carburateurs. La Bel Air 1957 est une des voitures américaines les plus reconnaissables de tous les temps ; les versions sport coupe et convertibles sont très recherchés par les collectionneurs et les amateurs, en particulier si elles ont été bien entretenues. Elles sont spacieuses, sobres et de bon goût, surtout pour cette période typique des ailerons et des chromes. Une deuxième boîte de vitesses automatique, la Turboglide, était optionnelle. Alors que la boite Powerglide à deux vitesses d'origine restait inchangée, la boite Turboglide fournissait un rapport de démultiplication variable en continu qui permettait un changement de rapport imperceptible. Le cadran du sélecteur de vitesse sur les voitures Turboglide a suivi la tendance « P R N D Gr ».
De 1955 à 1957, la production du break deux portes Nomad fut rattachée à la série Bel Air, bien que sa carrosserie et ses garnitures soient spécifiques au modèle. Avant de devenir un modèle de série, la Nomad apparut d'abord en 1954 comme une étude de style sur base de Corvette. Chevrolet a depuis dévoilé deux autres concept-cars portant le nom de Nomad, le plus récent en 1999. Les Chevrolet 1955-56-57 sont communément appelées Tri-Fives (en).
Les modèles de 1955-1957 exportés vers l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud furent fabriqués avec conduite à droite et expédiés depuis Oshawa Car Assembly à Oshawa, en Ontario. Elles furent ensuite expédiées pour l'assemblage local en Australie (CKD), en Nouvelle-Zélande (SKD), et l'Afrique du Sud. Ces trois modèles avaient une version inversée du tableau de bord conduite à gauche de 1955 et ne furent jamais équipés du modèles restylé de 1957 à conduite à gauche.
Une Chevrolet Bel Air noire de 1955 a été présentée dans le film American Graffiti de 1973. Le modèle de '55 dispose d'une grande écope de capot et d'un chapeau de cowboy dans la lunette arrière. Dans le film, elle fait la course contre une Ford Deuce Coupé jaune de 1932 et s'écrase dans un fossé. La Bel Air avait un moteur Chevrolet de 454 pouces cubes, avec des têtes en aluminium, une prise de vérin tunnel et deux carburateurs Holley.
Troisième génération (1958).
Pour 1958, les modèles Chevrolet reçurent un dessin plus long, plus bas et plus lourd que leurs prédécesseurs de 1957. Le moteur de 5,7 L était maintenant disponible en option. En 1958 la Bel Air fut rejointe par l'Impala, uniquement disponible en Coupé Hard Top et Convertible dans son année d'introduction. Le style de l'Impala suivait les lignes de base des autres modèles Chevrolet, mais avec des éléments de style spécifiques, comme une ligne de toit différente, un évent au-dessus de la lunette arrière, des garnitures latérales spécifiques et des triples feux arrière logés dans des alcôves légèrement plus larges. Deux modèles nettement moins chers, la Biscayne, (anciennement 210) et la Delray (anciennement 150) étaient également disponibles au cours de ce millésime.
Le design de Chevrolet 1958 résistait mieux que les autres marques du groupe GM, et n'avait pas la surabondance de chrome trouvée sur d'autres berlines de l'époque. En plus du design de la face avant typique Chevrolet on trouvait une grille et quatre grands phares; la poupe reçut une alcôve en forme d'éventail sur les deux panneaux latéraux, qui abritait les doubles feux arrière. En dépit d'une année de récession, les consommateurs firent de Chevrolet la marque automobile numéro 1 et la Bel Air restait au cœur de la popularité de Chevrolet. Avec leur grande variété de styles de carrosserie et de modèles, les Bel Air pouvaient recevoir une multitude d'options luxueuses au sein de la ligne de Chevrolet. Le break Nomad réapparut également en 1958 sous la forme d'un Break quatre portes haut de gamme, mais dépourvu du style unique des Nomad 1955-57. La plupart des modèles break Chevrolet reçurent deux feux arrière logés dans des alcôves raccourcies et plus petites afin de recevoir les portes arrière. Un nouveau tableau de bord apparut également.
Sécurité.
La Bel Air de 1958 utilisait le châssis en croix « Safety-Girder ». Similaire dans sa disposition au châssis adopté pour 1957 par Cadillac, il présentait des rails latéraux en caisson et une traverse avant sous le moteur. L'arrière était relié à l'ensemble par une section transversale. Ces « X-Frames » furent utilisés par Chevrolet et Cadillac de 1958 à 1964. Cette conception fut ensuite critiquée car elle offrait moins de protection en cas de collision latérale. Elle continua malgré tout d'être utilisée jusqu'en 1965.